Un atelier national sur la mise en place d’un dossier médical partagé informatisé des centres de santé de premier niveau au Mali s’est tenu à BAMAKO les 13 et 14 décembre 2017. Le Dr SEKOU COULIBALY responsable TIC du site Datasantésud  nous en parle

Q : Docteur Sekou Coulibaly, en quoi consiste précisément ce programme débuté au Mali en décembre 2015 ?

Docteur Sekou Coulibaly: Globalement le projet DATASANTE Mali soutient l’informatisation de 13 Centres médicalisés communautaires ou privés afin de permettre aux populations et à leurs équipes de soins dirigées par des médecins de bénéficier des avantages de l’utilisation des NTIC. Cette informatisation ouvre en plus  l'accès à la connaissance sur le serveur-web et les logiciels d'aide à la pratique intégrés seront des outils d'amélioration de la qualité des soins.

Concrètement la mise en place d’un système d’information dématérialisé et médicalisé à travers un dossier de santé individualisé et informatisé permet de faire le suivi personnalisé de chaque couple en âge de procréer, de chaque enfant de moins de 6 ans et des personnes vivant avec une maladie chronique et/ou grave. De surcroît le traitement des données permet également au médecin de mieux piloter l’activité de son Centre. 

 

Q : Parlez  nous plus précisément de ce qui vient de se passer à l’Hotel Radisson Blu de BAMAKO ?

Docteur Sekou CoulibalyLe projet prenant son envol, il a fait l’objet d’un Atelier National qui s’est déroulé, les  13 et  14 Décembre 2017. Outre les médecins utilisateurs de Datasanté, étaient présents les concepteurs, l’ONG Santé Sud, l’Alliance pour le Secteur Privé de la Santé, l’Association des Médecins de Campagne  mais aussi les Partenaires Techniques et Financier dont la Banque Mondiale, l’Agence Française de Développement, le représentant de l’Ambassade de France,  l’Unicef, le Ministère de Santé et l’Hygiène Publique.Bref un panel de très grande qualité.

La cérémonie d’ouverture était présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la santé publique et de l’hygiène publique du Mali. Étaient au présidium: le coordinateur de Santé sud Mali, le président de l’alliance, le représentant de la Banque Mondiale et celui de l’AFD.

 

Q : Après deux journées de présentation suivies d’intenses échanges, l’Atelier National a présenté la synthèse valant engagement des travaux conduits en quatre groupes réunissant toutes les parties. Pouvez-vous nous les présenter ?

Docteur Sekou Coulibaly : Pour le Groupe 1 qui planchait sur l’Intervision sur le Système d’information sanitaireet les nouvelles technologies d’information et de communication, le DHIS 2 offre des possibilités d’interactions avec d’autres logiciels. Pour se faire il faut une analyse de situation pour connaître les possibilités réelles (communication, interopérabilité) ce qui implique un coût. Il faut donc approcher le Group M Health pour l’inventaire des applications qui alimentent les SIS.

Pour le Groupe 2 dont le thème était DHIS2 et Dossier Médical Partagé, sa position se résume en deux points :

 1. Le Dossier Médical partagé est un outil d’aide à la prise en charge du patient (données sociodémographiques, consultation curative, CPN, vaccination, planning familial, etc.)

2. Une utilisation régulière, systématique et exhaustive du DMP permet une disponibilité des données du SIS grâce à l’interopérabilité future avec le DHIS 2.

Pour le Groupe 3  en charge du dossier Médical Partagé et l’implication du Secteur Privé dans le DHIS2 pas de doute :  Le dossier médical partagé individuel électronique apporte presque toutes les réponses aux besoins du patient, du soignant et du centre dans la gestion des données de santé. La gestion de l’aspect économique est par contre manquante. Notamment comptabilité et  gestion du médicament. Le logiciel du dossier médical partagé peut être producteur de données validées du secteur privé comme du secteur public pour le SIS (DHIS2). C’est techniquement possible. Reste à définir les éléments techniques, les opérateurs et les financeurs pour ces nouvelles fonctions.

Et pour le Groupe 4 : dont le sujet était le Financement, du prototype au passage à l’échelle, trois points essentiels

1. Le financement du SIS nécessite la disponibilité d’un outil consensuel et inclusif qui prend en compte les préoccupations de tous les acteurs.

2. La conception et la dotation initiale sont financées par l’Etat, les Secteur privé et les PTF

3. La pérennisation est assurée  par la communauté et/ ou la structure

 

Q : Alors quelle conclusion générale pour cet atelier national de grande importance ?

Docteur Sekou Coulibaly : Sans conteste ces deux jours de travaux ont permis d’échanger sur le DMP et le DHIS 2. Au terme des échanges, à l’évidence il ressort la nécessité d’une prise en compte suffisante des structures privées dans le SIS et la communication ou l’interopérabilité entre les 2 logiciels. Le financement doit être assuré par l’Etat, le Secteur Privé et les Partenaires Techniques et Financiers et la pérennisation par l’implication des communautés à la base et les structures et sa mise à échelle.